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Fini l’arc-en-ciel, dîtes bonjour au logo à 75.000€ !

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(Oui, 75.000€ pour ça)

     Il y avait du monde ce mardi 3 novembre à l’Hôtel de Ville de Tours pour découvrir ce visuel que l’on verra partout, à la place de la tour surplombée d’un arc-en-ciel imaginée en 1987, durant les prochaines années : sur les affiches, les enveloppes, les banderoles …Régnait par ailleurs une grande attente après le fiasco du début d’année, quand quatre dessins, sur lesquels nous reviendrons furent commandés, dévoilés puis abandonnés.
 

     La mairie met largement en avant son côté symbolique et fonctionnel : Le vert représente la nature, le sable c’est pour symboliser la pierre – et notamment le tuffeau – et le bleu, c’est la Loire, évidemment ; l’alliance des trois couleurs formant ce qui serait une couronne pour certains, mais qui semble plus logiquement représenter trois merlons (qui, en architecture médiévale désignent les parties pleines des remparts situées entre deux créneaux, que l’on trouve au sommet des murailles ou des tours). Ce nouveau logo nous en dit beaucoup sur la stratégie de communication de la ville mais son histoire nous en dit plus encore sur les défaillances internes propres à la mairie.
 

     Nécessitant pas loin de 9 mois de travail pour ce nouveau logo simpliste a une nouvelle fois été élaboré en interne, par le graphiste de la ville Alexandre Saint Pol qui a eu du temps pour peaufiner son projet, entouré des élus et de 3 spécialistes : Eric Olivier, directeur de l’école privée Brassart ; Stéphane Terrien qui y est professeur et enfin, un communicant : Jérôme Crochet de l'agence Adfields. « Ce logo s’accompagne d’une charte graphique » détaille pour sa part l’adjointe à la communication Christine Beuzelin, c’est-à-dire que tous les documents de la ville ont été pensés pour lui : les cartes de visite, la décoration les véhicule municipale, les cartes de visite, le papier à lettres, et même les produits dérivés que sont les crayons à papier, les t-shirts ou les mugs, etc. Quant à la signalétique municipale (les panneaux des écoles, des hôpitaux,…), elle sera elle changée au fur et à mesure des besoins.
 

    « Il y avait bien eu une réflexion sous la précédente mandature de Jean Germain pour modifier le logo mais cela avait coûté 60 000€ sans aboutir » a souligné le maire Serge Babary après avoir précisé que ce logo-ci n’avait rien coûté puisque fait en interne, hormis son coût marketing soit la bagatelle de 15 000€, encore un beau cadeau des contribuables pour rehausser l’égo d’un maire qui ne restera pas dans l’histoire comme un bienfaiteur de la ville. Telle est la logique de la ville, payer plein pot et ensuite opter pour la solution économe. 60.000€, c’est ce que la Mairie de Tours a trouvé juste de dépenser pour présenter à ses habitants quatre logos dont aucun n’a fait l’unanimité, et plutôt que d’assumer les conséquences de ce qui est une grossière erreur l’on rejette tout sur le dos du suicidé. La rédaction du Pressoir espère quand même que cette « réflexion » à 60.000€ fut riche en amuse-gueules et en boissons alcoolisées !
 

     Ce que la Mairie espère avec ce nouveau logo moderne et aérien, c’est afficher son dynamisme, sa « Renaissance » (dixit Babary) mais aussi renforcer sa notoriété, son efficacité, de permettre « une meilleure identification depuis l’étranger » explique Christine Beuzelin. Un logo qui se veut : « contemporain et intemporel » selon l’adjointe à la communication. Rendez-vous dans vingt ans pour savoir si de nouveaux maires n’auront pas voulu, eux-aussi, inscrire Tours dans la modernité en répondant aux impératifs de la globalisation !


     En définitive, il est important de souligner le logo n’est que l’équivalent moderne des armoiries, un équivalent toutefois nécrosé en l’absence de symbolique, caractéristique de la Modernité, autre que celle qui se veut utile au Marketing. Il n’est dans son principe que l’apanage des entreprises, et pourtant, est emprunté par les collectivités publiques qui souhaitent se rendre « attractives », à se « différencier » des autres villes, à être « efficace », à affirmer des « valeurs » : celles du règne de la quantité certainement... C’est le visage d’une concurrence se voulant enfantine, puisque reconnaissons-le, ces dessins sont rarement le fruit d’efforts artistiques intenses, et voulant faire croire que la joute entre les villes se limite à des combats de dessins où l’arbitre serait le spectateur. Cette fausse idée masque une logique concurrentielle féroce et regrettable puisqu’économiquement fondée. Il est loin le temps où le chauvinisme seul pouvait justifier l’affrontement dominical de deux petites équipes de football et donc de deux villes, il est triste le temps où Tours n’est qu’une enseigne de magasin comme une autre…

 

N.Y et R.F

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