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Anoblir le vil - dans la pénombre spectaculaire de l’obscurantisme égalitaire

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Après la première mondiale australienne en 2013 (puis la deuxième au Népal), c’est à une ancienne capitale française qu’il a incombé de créer juridiquement un nouveau sexe, pour un contemporain de Jean Royer âgé de… 64 ans. A croire que le gauchisme n'est pas qu'une maladie infantile. Voilà maintenant qu'il faut reconnaitre un « sexe neutre ». Dans son jugement, le TGI de Tours a énoncé que : « le sexe qui a été assigné à M. X à sa naissance apparaît comme une pure fiction, qui lui aura été imposée pendant toute son existence sans que jamais il ait pu exprimer son sentiment profond ». Le triomphe du subjectif sur le bon sens commun et les données scientifiques contemporaines.

 

            Le 20 août 2015, nous apprend cette semaine Le Monde, le Tribunal de Grande Instance de Tours a jugé bon de changer l’état civil d’un homme, né avec un « vagin rudimentaire » et un « micro-pénis ». Le protocole habituel dans ces cas de figure est généralement de retirer le sexe le moins développé ou fonctionnel, parfois de faire prendre des hormones à l’enfant, mais surtout de le laisser choisir son genre (masculin, féminin) en dépit de son sexe.

 

            De travaux des années 50 et 60 (dont l’œuvre sexologique d’un John Money[1]) sur des patients extrêmement rares et a-normaux (transsexualisme, hermaphrodismes) va en effet naitre la notion de genre, réservée à l’époque à des cas purement pathologiques : dans un ouvrage bien connu, le psychanalyste Robert J. Stoller fera appel à la notion de « genre » (gender) pour décrire l’écart entre le corps et l’identité sexuelle dans le cas de la transsexualité (ou ici, de l’hermaphrodisme).

 

            Le journaliste du Monde lui-même le reconnaît : il s’agit d’une personne possédant des attributs du féminin et du masculin, comme tout le monde, mais en un peu plus ou un peu moins développés. Point de neutralité ou de zéro ontologique ici - et le seul fait de choisir d’être neutre n’a, lui, rien de neutre. Mais d’observations sur des déviances ultra-minoritaires, l’actuelle idéologie du genre va donc amalgamer et « tirer la conclusion que la nature des hommes ou des femmes n’est que le résultat arbitraire d’une « construction sociale », et qu’il n’existe donc pas de rapport de causalité entre le sexe, le genre et la sexualité » écrit Alain de Benoist dans Les Démons du Bien.

 

            L’un des buts : atomiser davantage le prolétariat en légitimant une prétendue lutte des sexes, substrat post-féministe[2] à la question de la lutte des classes abandonnée officiellement par la gauche sous Mitterrand (mais officieusement depuis ses origines bourgeoises). Depuis Bourdieu ainsi qu’avec les chrétiens de gauche se meut une entreprise vomissant le vieux monde de l’hérité, du donné, du transmis, de l’inéchangeable, considéré comme coercitif, oppressant, solide. Ce néo-négationnisme d’origine lointaine (il n’y a qu’à lire les philosophes des Lumières) est là pour « libérer » l’individu de toute organicité, de toutes frontières, attaches, limites, morale minimale commune, ou encore du Bon gout esthétique[3]. C’est ainsi que Nory Mallwaybe, un homme « devenu » femme à 22 ans (à considérer que prendre des hormones fasse de vous quelqu’un d’autre), a arrêté son traitement hormonal à l’âge de 40 ans pour ensuite exiger de l’Etat qu’on lui reconnaisse le statut « neutre » - qu’il a obtenu.

 

            Capucine, la « neutrois » de 19 ans interrogée en juin 2015 par le très progressiste (et puritain) Le Plus du Nouvel Observateur, nous éclaire sur ses motivations capitalisto-compatibles : « Mon prénom ne devrait rien dire de mon identité. Pourquoi avoir besoin de mentionner le genre partout ?  (…) Au nom de quel principe les magasins pour hommes seraient-ils fermés aux femmes ? ».

Nous rentrons ici dans une nouvelle frange du relativisme libéral : chacun a désormais sa définition privée de l’homme, de la femme, de l’identité, du masculin et du féminin. Il est donc tout à fait possible, presque obligatoire, de se créer des identités factices, à l’image spectaculaire d’un jeu vidéo, pour sortir du lot - tels les « transespèces », les « demihomme », les « grey-A » (une asexualité qui n’en est pas une), les autosexuels, les « gynosexuels », les « incestesexuel », les « pangenre », les « pansexuels », les « ineffables » (qui pensent que leur identité sexuelle n’est pas traduisible en mot), les « queerplatoniques, les « squish » ou les « dragonkin » - du moment qu’on estime, évidemment sans aucun préavis médico-psychologique et par auto-diagnostique, avoir raison. Only god can judge me. Une foire à la connerie, une compétition nombriliste vers le néant absolu, pétrie de matriarcat marchand et de contradictions[4].

 

            Tout cela participe, à la suite du mariage pour tous, d’un confusionnisme prétendument émancipateur à propos des notions de sexe (homme, femme), de genre (masculin, féminin) et d’identité sexuelle (hétérosexualité, bisexualité). Mais que ferions-nous sans étiquettes, nous qui sommes dépourvus de racines ?   L’ère du post-identitarisme a sonné.

 

            En somme, c’est le fantasme de l’auto-engendrement (faisant écho à la récente volonté homosexuelle de procréer hétérosexuellement via PMA ou GPA - car seule l’union de gamètes mâles et femelles, fut-ce dans une éprouvette ou un utérus de location, peut aboutir à la formation d’un embryon), du « choix » psycho-physiologique, de l’indifférenciation du Même[5], de la haine de toute normativité naturienne, du fétiche individuel érigé en névrose collective, de l’exception camouflée en règle.

 

            Pas de quoi s’étonner si une majorité de végans et de néopaiens se retrouvent dans ces catégories : après être devenu maitre et possesseur de la Nature, il faut désormais la détruire, passer au stade supérieur, aux joies du transhumanisme et du post-sexualisme marxisto-foucauldien tant vanté par les Beauvoir, les Wittig, les Fassin, les Butler, les Badinter et les Vallaud-Belkacem. Sont-ce là des valeurs masculines, ouvrières, communautaires ?   Non. Il s’agit de valeurs féministes, capitalistes et individualistes, donc anti-anarchistes. Politique vient en effet du grec politikos, qui signifie « pour le citoyen ». Quant à lui, citoyen signifie étymologiquement « de la cité ». Le politique, c’est donc la gestion commune de la Cité, du Tout collectif. C’est-à-dire que dès le départ, par définition, le politique a toujours eu pour but de subordonner les volontés particulières au bien social du demos (peuple). La démocratie, c’est donc le raisonnement enraciné et la décision générale (qui passent d’abord par un non-relativisme du langage, des normes et des définitions communes).

 

            Etre neutre, au contraire, relève de la dépolitisation. C’est se refuser soi-même, c'est ne pas exister, c'est neutraliser l’identitaire, le sexué (du latin secare, séparer). Nous parlera-t-on bientôt de l'eau sèche ou du soleil noir ? Il n'y a pas de neutres. Il y a des hommes féminins, des hommes masculins, des femmes féminines ou des femmes masculines, comme le reconnaissaient certains peuples primitifs[6]. Car certes, on parle bien (et avec raison) de two-spirit chez les natifs américains. Ces troisièmes et quatrièmes identités de genre sont cependant comprises dans la tradition religieuse locale, pour le plus grand malheur des « athésexuels » ou des protestants américains. S’en revendiquer serait donc, selon les dires même de l’extrême-gauche libérale, une appropriation culturelle — conséquence obligatoire du métissage tant exhorté. Incohérences, toujours.

 

            C’est que pour nos troubadours à mégaphones, et évidemment sous couvert de lutte contre les discriminations, le genre est une forme de déterminisme socio-naturel, donc, d’anti-liberté à maîtriser. Au même titre donc, quelques pulsions égotiques que ce soit serait « incontrôlable » dans la mesure où la méchante nature païenne l’emporte toujours sur la gentille culture chrétienne. Ainsi, développant une pensée que certains jugent a priori banale ou allant de soi (marche inévitable de « l’évolution des mœurs »), on en arrive à comprendre pourquoi les Pays-Bas ont autorisé en 2006 la création d’un parti fondé par des pédophiles se battant mordicus pour les droits de cette « minorité discriminée ».

 

            Ainsi, Le Monde publiait, le 26 janvier 1977, une célèbre lettre ouverte aux parlementaires, relayée, évidemment, par Libération, pour défendre dans « l’affaire de Versailles », 3 hommes accusés de pédophilie pour avoir couché avec des mineurs et pris des photos de leurs intimités. Les intellectuels progressistes parisiens s’étaient émus de cette entrave à la jouissance et à la consommation du corps…

 

            Au grand dam d’un Philippe Muray ou d’un Pierre de Ronsard, « la scène théâtrale et musicale[7] se retrouve littéralement investie par les thèses anthropologiques du genre. Les metteurs en scène de théâtre et d’opéra relisent les classiques au travers de ce prisme. Shakespeare ou Marivaux notamment n’auraient jamais eu d’autres objets que la confusion des sexes et l’interchangeabilité des rôles. » (Bérénice Levet, Le sexe caché des anges)   Si « l’enfant est neutre du point de vue du genre » (de Lauretis, Théorie queer) - pensée créant ici paradoxalement les véritables conditions d’une construction sociale -, alors « le corps sexué ne serait pas un donné déjà là dès le début de l’existence[8]. C’est en ce sens qu’hommes et femmes seraient dépourvus de « nature ». Cette croyance selon laquelle on ne nait pas femme ou homme est une contre-vérité manifeste. (…) Le sexe (XX ou XY) se décide en réalité dès la fécondation de l’ovocyte par le spermatozoïde, soit avant même l’apparition morphologique des organes génitaux. (…) Dès leur formation, les testicules commencent à sécréter de la testostérone, hormone qui active l’expression des caractères masculins au fur et à mesure du développement du foetus » (de Benoist, ibid). Nous soulignons.

 

            Et que l’on ne se méprenne pas ici : croire comme un droitiste que le gay n’est pas un homme est le premier pas vers la « théorie queer ».

 

 

          On signalera finalement cette amicale dédicace aux contempteurs d’Ayn Rand de la part du Vénérable Ajhan Bouddhadâsa : « La démocratie libérale garantit une liberté totale mais, comme elle ne définit pas le contenu de cette liberté, les souillures - kilesa, les passions corruptrices - personnelles en profitent pour se donner libre cours. Une fois qu’elles ont pris l’ascendant, elles imposent la façon dont chacun va user de sa liberté. (…) Ce type ne démocratie n’est donc pas sain parce que des êtres pétris de souillures laissent à celles-ci le soin de façonner leurs idéaux ». Dans Bouddhisme et Socialismes, il rajoute à sa vision une critique anti-utilitariste : « l’ambiguïté du sens de la démocratie libérale encourage l’idée que tout ce qu’on veut faire est bien. (…) Une démocratie socialiste, elle, doit faire passer au premier plan les besoins de la société dans son ensemble. » La démocratie libérale, c’est la démocratie des faibles de volonté, « irréalisable autrement qu’en idée ». A propos de cette modernité croissantiste, le sociologue Raphaël Liogier parle d’une situation où « l’individu est livré à l’éclatement de ses désirs narcissiques ».

 

          Après de tels propos « réactionnaires » et « nauséabonds », il est désormais fort à parier que ce débat pourtant important déviera malheureusement sur la première et ultime question philosophique du camp du Bien : dire la vérité fait-il le jeu de l’extrême-droite[9] ?

 

 

            Le sujet de cet article, trop complexe pour être exhaustivement résumé, pourra être approfondi par la lecture des livres précités ainsi que du Complexe d’Orphée de Jean-Claude Michéa et du Libéralisme et pornographie de Dany-Robert Dufour.

 

 

 

 

 

Anna Djamir, pour le Pressoir Tourangeau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] John Money est également connu pour avoir été l’instigateur de la première « expérience de genre » : à des parents d’un jeune David dont la circoncision fut ratée (et les organes génitaux gravement endommagés), il proposa de faire comme-ci le sexe biologique de l’enfant (qui n’avait même pas 24 mois) n’avait, à cet âge, aucune influence sur sa structuration future, sur sa construction identitaire. Influencés par le corps médical progressiste de l’époque, les parents décidèrent alors d’une table rase : lui faire ôter complètement l’appareil génital masculin, puis de l’élever comme une fille (Brenda), puisque son identité de genre n’était apparemment pas fixée (théorie démontée par Simon Baron-Cohen depuis) et que le sexe est apparemment une construction sociale. Le garçon n’admit évidemment jamais le rôle de petite fille qu’on chercha à lui imposer et grandit dans la rébellion et la souffrance. A l’âge de 15 ans, il se fit opérer dans l’autre sens puis se maria. Cette nouvelle vie ne fonctionna pas non plus, à cause d’une psychologie fragilisée (ses parents lui avouant en sus la sombre vérité après son changement de sexe, suivant de peu l’époque où Brenda se découvrit « lesbienne »), et il finit par se suicider avec son jumeau, Brian, qui développa une schizophrénie à cause de l’expérience de son frère. Les détails de cette réalité sont racontés dans le livre de John Colapinto, « As Nature Made Him : The Boy Who Was Raised as a Girl ».

 

 

[2] Si le genre (féminin/masculin) est une création historique patriarcale, alors chacun à sa propre définition de la féminité et de la masculinité. Dès lors, si la féminité n'est jamais définissable communément, il n'y a pas de féminité commune, donc pas de féminité tout court. Mais si la féminité n'existe pas, alors ce qui caractérise la femme non plus. Il est désormais contradictoire de se revendiquer à la fois féministe (défenseur des femmes/de leurs droits, donc d'une féminité minimale commune) et partisan relativiste et universaliste des hypothèses idéologiques sur la notion de genre. Une fois de plus, la gauche s'empêtre dans sa propre « logique ».

 

 

[3] « Cette binarité culturelle, cette parité, n’est pas sans rapport avec le constat de l’ubiquitaire symétrie des formes naturelles, qui a inspiré, sinon façonné, nos idées spontanées du beau et de l’harmonieux, de « l’ordre naturel ». Des principes élémentaires se reproduisant et se complexifiant à tous les degrés de l’échelle. Symétrie : Summetria (grec), sun metron, « avec mesure », d’où « proportion exacte », « juste mesure ». Voyez L’Ordre et la Volupté, essai sur la dynamique esthétique dans les arts et dans les sciences, de Roland Fivaz, ou Les formes dans la nature de Peter S. Stevens. Ces justes mesures, ces proportions exactes, ne sont pas seulement agréables à l’œil, mais nécessaires au développement des formes qui dépendent de la matière, de son poids, de sa résistance, des forces du milieu, etc. Les ingénieurs diraient qu’elles sont fonctionnelles. C’est ce qui fait de n’importe quel arbre un chef-d’œuvre insurpassable par l’art. Il a toujours les proportions idéales pour pousser là où il pousse. Aussi bien, nous n’avons pas deux pieds gauches et l’obésité de masse qui accable les cœurs et les squelettes est bien le produit culturel de la télévision et de la pâtée industrielle  (…) Même l’homme-machine dans le monde-machine, dans la technosphère hors-sol, doit obéir aux contraintes naturelles pour fonctionner. Même la fission nucléaire, les chimères génétiques, la biologie synthétique, la reproduction artificielle (éprouvettes, ectogénèse, clonage, etc.), doivent se plier aux contraintes naturelles pour accomplir leur œuvre de mort. Vous pouvez, suivant des procédés scientifiques, fabriquer les alphas, béta, delta, epsilon d’une humanité d’amazones, de gays, d’hermaphrodites queer, voire une transhumanité, une post-humanité « augmentée » grâce à l’eugénisme technologique, mais cela même vous ne le pourrez qu’en obéissant aux contraintes de cette nature que vous niez, que vous détruisez partout et autant que vous le pouvez, et qui permet votre existence. Chassez la nature, etc. La voilà bien la « loi du milieu ». Mais bien sûr, une société-machine intégrée à sa cité-machine, au milieu d’un désert hanté de cafards et jonché de déchets ultimes, ne représente pas tout-à-fait la même nature, la même bio-diversité disons, qu’une forêt primordiale du paléolithique. » — PMO, octobre 2014

 

 

[4] Les « transchats » (se faisant passer pour animistes) se lèchent-ils les poils et remuent-ils la queue à longueur de journée ?   La « sapiosexualité » n’est-elle pas « capacitiste » ?

 

 

[5] « Les gens manquent d'auto-discipline, ne pensent qu'à s'amuser et à courir après les plaisirs des sens (kâmatanhâ) : goût, toucher, vue, odorat, ouïe. Ils ont laissé tomber la morale ou même la bafouent, appelant vrai ce qui est faux et mal ce qui est bien. »  Bouddhadâsa Bhikkhu, moine communiste

 

[6] Mais les katoeys de Thailande, hijras d’Asie antique, burneshas d’Albanie et consort sont toujours des individus assignés à un rôle, une fonction, une caste, un destin. Ils ne survivent qu’à condition de s’en tenir à quelques fonctions, comme le rappellent les anticapitalistes technophobes de Pièces et Main d’Oeuvre : chamans, prêtresses, danseuses, prostituées, ou travestis musiciens. Ni guerriers, ni paysans. Dans la division tripartite de Dumézil, ils relèveraient plutôt de la caste sacerdotale, employée aux activités spirituelles et esthétiques de la société, et c’est ainsi qu’ils y trouvent une place dont ils ne doivent pas sortir. Une anthropologie peu libertaire.

 

[7] Partant que la majorité de nos contemporains préfère écouter du modern jazz, de la pop décérébrante, du rap hédoniste ou de la « variété » uniforme, il est temps de se demander, avec Francis Cousin, si l’industrie musicale n’aurait pas pour but, sous couvert de tolérance festive et de gloubi-boulga sans-frontière, à la dissolution de l’incandescence culturelle européenne (nous vivons en effet dans un tel monde où, sous peu, l’on préférera insister sur la généalogie et disserter sur les potentielles origines africaines d’un Jean-Sebastien Bach plutôt que sur sa puissance artistique)

 

[8] « On n’existe qu’en tant qu’homme ou qu’en tant que femme. Ce point de vue doit être réaffirmé face à tous ceux qui, aujourd’hui, estiment que le fait d’être homme ou femme est quelque chose d’accidentel et de secondaire par rapport à l’appartenance générique à l’espèce humaine, et que le sexe est une différence concernant uniquement la partie physique ou biologique de la nature humaine, au point qu’il n’aurait un sens et ne comporterait des implications que pour les aspects de la vie humaine qui dépendent de cette partie naturaliste. Un tel point de vue est abstrait et inorganique ; en réalité, il ne peut valoir que pour une humanité déchue, par suite d’une régression et d’une dégénérescence. Ceux qui l’adoptent prouvent par là qu’ils ne savent voir que les aspects terminaux, les plus grossiers et les plus tangibles, de la sexualité. La vérité, c’est que le sexe existe, non seulement avant et au-delà du corps, mais dans l’âme et, dans une certaine mesure, dans l’esprit. On est homme ou femme intérieurement, avant de l’être extérieurement. »

Julius Evola, Métaphysique du sexe 

 

 

[9] « Du pathos quotidien, de la linguistique freudo-marxiste à la mords-moi le nœud, émerge d’entre les jargons sibyllins le mot miraculeux, l’insulte tant chérie, le crachat – pfuitt – sanguinolent et corrosif : fasciste !   Et les voilà tout contents, tout jouasses, très satisfaits d’eux-mêmes, frétillants de la queue, nos petit guignols gauchos, hé !   Depuis 68, amoureusement ils le bichonnent ce mot cible, ils le lustrent, le dulcifient, pour le rendre, à propos, plus cruellement cinglant, plus arbitrairement percutant. C’est leur grande découverte ! De toute cette construction apocryphe et galeuse, l’Histoire ne retiendra que ce vocable réutilisé approximativement par une jeunesse malade des glandes. Ce qui frappe tout d’abord chez le gauchiste (hormis le gourdin qu’il tient à la main) c’est sa désarmante inculture. Le gauchiste est bête, parfois méchant aussi, mais plus souvent bête dans la grande tradition de l’idiotie hihan de l’homo normalis. Sa vêture, ses éructations, ses capucinades, son comportement gestuel désorganisé, donnent bien l’image du primaire décervelé, de la bête végétative, du primate pelé. Fort de ces observations, on ne discute pas avec un gauchiste, on le fouette. De là à penser, par le procédé du raccourci simpliste, que celui qui tient le fouet est fasciste… » — Micberth, anarcho-aristocrate tourangeau, 1974

 

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